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Et toi que j’aime

J’en ai fait des conneries
J’en ai dit des âneries
Aussi
Tout au long de ma vie
Bohème
J’ai croisé des salauds
Quelques fois des gogos
Nigauds
Pas souvent des héros
Ni même
Des tyrans assassins
Soufflant dans des buccins
Le cul sur des coussins
Obscènes
Et j’ai vu des marmots
Des matons des agneaux
Des génies des bobos
Et toi que j’aime

J’en ai vu des voleurs
J’en ai cru des menteurs
Hâbleurs
Sans compter les tricheurs
Aux brèmes
Où nageaient les zonards
Flottaient quelques barbares
Hagards
Des dévots des anars
Sans haine
Et j’ai vu des manchots
Des bras longs des poivrots
Des cossards des boulots
Des Reines
Des marins des fakirs
Des chiens des oiseaux-lyres
Quelques fois des vampires
Et toi que j’aime

J’ai dormi dans la rue
Près de rivières en crue
Sans but
Des campagnes perdues
Où saignent
Des animaux parqués
Des oiseaux encagés
Sans ailes
Des enfants abîmés
En peine
Tu le sais j’en ai vu
Des migrants le dos nu
Et des femmes battues
Harems
Des Inuits sur le sable
Un banquier sous la table
Des élus et leurs fables
De sirènes
Est ce que tu m’aimes