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Les Épinards

Il est quatorze heures seize
À la clinique Les Épinards
Et elle se dit Thérèse
Quelle s’est encore fait avoir
Que les hommes sont des chiens, et que c’était pas une bonne idée
De coucher avec l’équipe des supporteurs du P.S.G.

Enceinte jusqu’aux sourcils
Au Parc elle a mis une banderole
Dessus elle a écrit :
« Qui est-ce qui m’a marqué le goal ? »
Et comme jamais personne n’est venu se dénoncer
Aujourd’hui aux Épinards Thérèse attend pour l’IVG

Dans la chambre aux murs blancs
Thérèse est un peu comme chez elle
Elle vient tellement souvent
C’est la chouchou du personnel
On lui fait le prix de gros, des tarifs sur les transfusions
Y a même un oncle guitariste qui joue en faisant attention

À quatorze heures dix-sept
Sa fenêtre vole en éclats
Sur une vieille ascèt-
Ique brandissant une croix
Elle rote, elle sue, elle tremble, trépigne et crie
En bavant comme une vache elle s’enchaîne aux pieds du lit

Elle dit à Thérèse
Cet enfant que Dieu te donne
Baptise-le Barthez,
Pelé, Platini, Maradonne !
Au stade il deviendra l’idole de sa génération
Il va naître en short avec un maillot bleu et des crampons

À quatorze heures dix-huit
Thérèse est prise de douleurs
Son ventre fait des huit
Elle souffle comme un tracteur
Voilà qu’elle perd les eaux et puis un maigre placenta
Elle accouche d’un sifflet… Ça y est elle connait le papa !

Cette chanson magnifique
Ne peut pas s’achever comme ça
Les fans de l’esthétique
Ne me le pardonneraient pas
Mais avant d’enchaîner avant de vous offrir la fin
Voici un couplet muet pour que s’expriment les musiciens

……….

Surgit un infirmier rwandais,
Victime des oreillons
En voyant l’enchaînée
Il retrouve une vive érection
Sans même ôter sa blouse il la pénètre avec ardeur
La furie perd son hymen mais elle trouve le bonheur

Quand la police arrive
Tout est calme et volupté
Un couple se lessive
Une mère allaite un sifflet
Déjà le jour décline, dans une heure il fera noir
Si l’amour est de ce monde, il plane sur Les Épinards